La mort autour de moi.

Voilà, je me lance.
Depuis que je suis née, la mort règne autour de moi.
Tout commença à ma naissance (bien sûr, je ne le savais pas), sept jour après ma naissance, mon papi maternel décédé d'une crise cardiaque. Jusque là ça ne m'a pas "trop" affectée, vu que je suis devenue le centre du monde de la famille, et surtout de ma mamie adorée. Mais l'avalanche à continuée sa course, en 1995, ce fut mon tonton maternel qui fut tué par "homicide involontaire" de la part de sa femme . Ma mère fut très touchée par la mort de son frère. Un an plus tard ce fut autour de ma marraine (la sœur de ma mère), de décédée. Ma mère arrêta alors de travailler et se mit à boire H24. (ma mère était déjà alcoolique depuis ses dix huit ans). Son état se dégrada. Ensuite ce fut le tour dans la même année d'une amie , tuée par balle, et de ma prof de math, décédée subitement. ça faisait drôle de voir son amie mourir à quatorze ans, je m'en suis souvent voulue de ne pas avoir été à sa place, souvent je faisais des cauchemars avec ses cheveux pleins de sang. Deux ans plus tard je ne sais pas si c'était "le coup de grâce", mais ce fut autour de ma mère, et là, le noir total, tout s'écroula, je me sentais seule, je ne voulais plus voir des familles dans la rue, une mère et sa fille, c'était insupportable. Quand mon père partait travailler j'attendais toujours le coup de fil qui me disait "il est décédé". Maintenant ça va "mieux", j'ai toujours mon père et ma mamie proches de moi. Mais il m'arrive souvent de craquer aussi, hurler "je veux ma maman, je veux ma marraine".

Avant souvent je parlais à des gens sur internet , il me demandaient où étaient ma mère et je leur répondait. ça me soulageait. Je ne sais combien de fois j'ai du le répété, mais maintenant je me sens bien mieux. Ce qui ne m'aide pas, c'est que mon père ne me parle jamais de ma mère, il veut oublier, moi je veux exorciser tout ça.

Oh ma pauvre...
Je suis vraiment navré pour toi... Je suis entré deux fois en contact avec la mort, et je n'ai pas supporté...
C'est pour cela que je peux bien compatir avec toi.

ça devait être affreux. n'as-tu pas ressenti un détachement de la réalité, toi aussi ?

Oui, je pense, j'ai vécue tellement de moments "bizzards", où tu vois la personne en face de toi, tu es bien, elle te parle, tu souris et tout à coup tu te retrouve seule dans l'appartement, tu frissonnes, tu te dis que c'est pas possible, tu veux plus vivre ici. J'ai d'ailleurs aussi fait un rêve tellement réel (j'étais avec ma mère, mon père et deux frères au balcon qui riaient, il faisait chaud, j'étais extrêmement bien) que j'en ai mis la journée à me dire "non c'est pas vrai, ils ne sont pas là, je suis seule ici". La chute est dur dans ces cas là.

Voilà, excuse-moi si je me suis peut-être montré invisible face à ton sujet, mais le temps me manquait.
Tu as fait d'innombrables expérience de la mort...
Le choc en résultant doit t'être très difficile à supporter... :-(

Le fait de parler de l'expérience du décès de ta mère t'a libérée ?
Si c'est le cas, c'est sûrement que tant d'émotions négatives enfouies te rongent l'âme et ne te laissent plus tranquille. Le fait que ton père préfère ne pas en parler ne ferait que renforcer cette idée de persécution de ton être. Ne te sens-tu pas chassée, justement, par la mort ?

Si tel est le cas, comme tu dis, il faut essayer d'exorciser, de parler, de faire sortir cette douleur.
N'as-tu pas d'autres connaissances à qui tu pourrais en parler, en toute confiance ?

Citation :

Voilà, excuse-moi si je me suis peut-être montré invisible face à ton sujet, mais le temps me manquait.

On à tous une vie en dehors d'internet

Citation :

Le fait de parler de l'expérience du décès de ta mère t'a libérée ?

Oui, ça me libère, c'est sûr, mais j'ai l'impression de devoir me libérée en continue, sans que le mal ne finisse jamais de sortir.

Citation :

Ne te sens-tu pas chassée, justement, par la mort ?

Chassée, oui souvent, emprisonnée par la mort, injustement persécutée par la mort, je fais souvent, très souvent même, des rêves de mort (guerre, mutilation...).

Citation :

Si tel est le cas, comme tu dis, il faut essayer d'exorciser, de parler, de faire sortir cette douleur.
N'as-tu pas d'autres connaissances à qui tu pourrais en parler, en toute confiance ?

J'ai une amie, oui, mais je préfère ne pas ennuyée les gens avec mon histoire. S'ils me posent des questions, je leur réponds, mais souvent je ne vais pas m'étalée sur le sujet. Quand je traverse une crise de dépression, j'écris, sur un papier, sur word, puis j'efface. ça marche assez bien, sur le coup.

J'ai essayée d'écrire une lettre à mon père pour lui faire part de mon mal être, la seule phrase qu'il à eut au détour du couloir c'est "je fais ce que je peux moi" . J'ai encaissée, je suis partie dans ma chambre. Bon au moins il l'a lu.